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 Expo Bruxelles 

 

LA FEERIE DE L’INDICIBLE :

PROMENADE DANS L’ŒUVRE DE MARIE-HELENE FROITIER

 

Communiqué par François Speranza le 7 avril 2015 à 14:30

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Du 01 – 04 au 26 – 04 – 15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter HAPPY ART, l’œuvre picturale de Madame MARIE-HELENE FROITIER, une jeune artiste Française qui vous plongera dans l’émerveillement originel, celui de l’Homme face à son rêve.

 

Qu’il s’agisse de toiles à grand, moyen ou petit format, MARIE-HELENE FROITIER appréhende l’espace avec le même bonheur.

Ce qui, au premier regard, ne manquera pas de frapper le visiteur, ce sont les myriades de détails emplissant l’espace. Il n’y a pas un atome de vide dans les œuvres de cette artiste. Mais il n’y a pas non plus que les seuls détails qui constellent l’espace scénique. Il y a aussi la présence matérielle de la couleur, consubstantielle à la forme. Car le dénominateur commun à son œuvre c’est l’amour de la couleur manifesté dans un chromatisme luxuriant. Néanmoins, ces seules composantes discursives ne suffisent pas à définir l’identité profonde de MARIE-HELENE FROITIER. Un onirisme candide plonge le visiteur dans un monde de fables et d’enfance élémentaire. Le rêve primordial se réveille au fil des rencontres avec chaque tableau. Il y a de l’Orient dans ses toiles. Il y a la mer et le soleil, déclinés dans un fauvisme « tendre », en ce sens qu’une harmonie délicate unit les couleurs et ne les oppose pas. La joie de créer explose le long des rythmes alternant dans chaque espace.

Avec ses scansions rythmiques obtenues par cette succession de petites coupoles de hauteurs différentes, COLORADO (50 x 50 cm – acrylique sur toile) enivre la composition d’une folie sensuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre univers, à la fois parallèle tout en étant intrinsèque à l’onirisme scénique propre à l’artiste est celui du « théâtre ». Des personnages féminins posant au centre d’une scène, créée par le cadre de dimensions réduites (40 x 30 cm), sont campés dans l’instant de la pose. Le cadre est scéniquement conçu de façon identique aux autres : un monde fabuleux parsemé de fleurs où chaque recoin de l’espace est rempli par la couleur.

SWEET SPRING (40 x 30 cm – acrylique sur toile) est exemplatif de ce discours. Deux personnages féminins évoluent à l’intérieur d’un cadre à la fois renaissant et festif. La nature, du moins la vision sublimée de celle-ci, subjugue la totalité de la composition. Elle transparait jusque sur les vêtements des personnages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La jupe de la femme, à l’avant-plan, devient par les motifs floraux déployés sur celle-ci, autre chose qu’un vêtement. Elle se mue en « allégorie », à proprement parler, du Printemps. Une sorte de papillon flottant dans les notes chromatiques. Un trait propre à l’artiste réside dans la fine stylisation de ses personnages. Cela permet leur évolution, carrément aérienne, à l’intérieur du cadre spatial. (MISS BOB SINCLAR – 40 x 30 cm – acrylique sur toile).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le dessin est placé au centre de la toile donnant à celle-ci une mise en perspective à l’intérieur d’un cadre dont la couleur entre en harmonie avec la scène représentée, créant ainsi un contraste souple. Toutes ces représentations de la Femme ne sont pas innocentes, en ce sens qu’elles s’inscrivent dans la vitrine de prédilection à l’élégie de la féminité, à savoir l’univers de la Mode. Selon l’artiste, seule l’image de la Femme symbolise l’élégance par excellence. Influencée par le légendaire René Gruau, qui pendant des années mit son immense talent, notamment, au service de la Maison Dior, une grande sophistication se retrouve dans le geste, témoin d’une mise en scène, traduisant une mise en « signe » dans l’espace scénique. Observons, à titre d’exemple, LA REVEUSE (40 x 30 cm – acrylique sur toile).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’évolution que le personnage occupe dans l’espace se structure en deux zones chromatiques bien distinctes : mauve : zone droite/rouge – orange – blanche : zone gauche. A part la bouche, conçue comme une tache rouge-vif, le visage est privé d’attributs. Les deux zones chromatiques définissent, en fait, deux moments de la scansion du geste : à droite, (zone mauve) le bras et la main sont portés vers le haut. A gauche, (zone rouge – orange – blanc), le bras et la main reposent sur la hanche. La grande influence qu’a le dessin sur l’artiste se fait surtout sentir au contact des œuvres de petites dimensions. Il est à noter qu’elles représentent toutes des femmes filiformes. Il s’agit avant tout d’un hommage plastique, dans le sens le plus total du terme, rendu à la Femme.  

Même si le style demeure personnel, force est de constater qu’à l’analyse, MARIE-HELENE FROITIER se trouve à la croisée de deux écritures distinctes.

Dans l’une de ses toiles exposées, résident les fantômes d’un genre qui a donné énormément de fil à retordre aux historiens de l’Art depuis la fin du 19ème s, à savoir l’art dit « naïf ».

Cela se constate dans le traitement graphique qu’elle apporte à la faune et à la flore de LA CABANE PERCHEE – 1,16 x 89 cm – acrylique sur toile).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s’agit, en l’occurrence, d’une « naïveté » sans malice, en ce sens que cette dimension « naïve » ne sous-entend que ce qu’elle veut bien montrer. Et rien d’autre. Aucune sorte de discours sous-jacent ne transparait de cette écriture. Les cygnes, évoluant dans la fontaine, sont deux points d’interrogation étirés de couleur blanche parmi les nénuphars. Le cheval, à l’arrière-plan, conçu de façon ramassée est proche de l’esthétique « naïve ». La végétation, soutenant et entourant la cabane perchée, assure une entité esthétique. La cabane se fond dans la branche de l’arbre qui la soutient et l’unit, tant dans la forme que dans le chromatisme, avec l’ensemble de la composition dans une haute note d’enfance cachée que l’on pourrait, alors et seulement alors, qualifier génériquement de « naïve ».  

Néanmoins, même si cette œuvre embaume la « naïveté », elle n’y entre jamais de plein pied. Car elle est trop personnelle pour se laisser accaparer par un discours trop rhétorique.

Mais quel contraste avec LANDSCAPE (1 m x 80 cm – acrylique sur toile)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dont les arbres, si « naïfs » dans l’œuvre précédente, semblent cette fois remplis d’une si grande « nécessité » réaliste ! Quelle volonté géométrique dans la conception de ce mur surplombant la mer, lequel n’est en dernière analyse, qu’une succession de carrés agencés, laissant percevoir quelque velléité cubiste. Sans doute faut-il voir dans cette œuvre (laquelle n’est autre que sa dernière création), l’amorce d’une écriture nouvelle, à la fois plus incisive (le trait définissant la matérialité des arbres est conçu à la pointe du couteau), tout en gardant certains éléments constitutifs de son style. Dans ce cas-ci, une homogénéité chromatique divise le tableau en zones : le vert pour les arbres, le bleu et le blanc pour la mer, le rouge et le rose pour le ciel.  

Rien de commun avec les symphonies de couleurs explosant dans les autres toiles ne se retrouve associé à son écriture actuelle. Bien sûr, certains éléments demeurent, tels que les petites coupoles formant un mouvement rythmique, en haut vers la gauche du tableau. Et c’est là, la seule réminiscence échappée des autres toiles.

Car LANDSCAPE sanctionne, à coup sûr, une phase nouvelle dans le processus créatif de l’artiste. Formée à l’Académie des Arts Plastiques d’Epinal, MARIE-HELENE FROITIER, originaire des Vosges, peint depuis « longtemps », comme elle se plait à dire. Issue d’une famille d’artistes (son père est sculpteur), elle a commencé à peindre lorsqu’elle était encore au collège. Très vite, elle s’est intéressée à la mode (comme le prouvent ces tableaux de petites dimensions, axés sur l’image de la Femme). A Paris, elle a parfait sa connaissance sur le sujet. Mais ne se plaisant pas dans cette ville, l’envie de retourner dans les Vosges l’a prise. Dès lors, tout en n’abandonnant pas son intérêt vital pour la peinture, elle a décidé de suivre des études d’infirmière. Et sa passion pour la mode et le paysage n’a fait que s’accroitre. En 1997, elle a participé à sa première exposition, organisée par la Maison de la Jeunesse et de la Culture de Nancy. Si, jusqu’à présent, le dessin fut le moteur préalable à toute initiative créatrice, il ne l’est plus aujourd’hui. En effet, l’artiste ne passe plus par cette phase. Désormais, par un jeu de construction, elle peint directement sur la toile, sans le préambule du croquis. Au fur et à mesure des ajouts de couleurs, l’œuvre se précise dans sa matérialité. En tant que paysagiste, ses scènes de prédilection se situent dans les Vosges. Mais il s’agit, plus que tout, d’une interprétation personnelle du décor vosgien. La douceur qu’elle y apporte exprime la nécessité de réaliser une œuvre intime. Sa matière de prédilection est assurément l’acrylique. Mais elle utilise également la dorure ainsi que des liants mâtinés pour apporter au sujet un maximum de relief. L’artiste unit dans le même amour sa mission d’artiste à sa profession d’infirmière en réalisant des fresques dans les hôpitaux.  

HAPPY ART ! Une vision du bonheur constellée de couleurs étincelantes. L’œuvre d’une artiste qui a fait de la folie de l’instant créateur le fondement d’un credo qu’elle partage, généreusement, avec le visiteur dans une vision féérique de l’indicible.

 

François L. Speranza.

 

Une publication Arts &Lettres

 

 

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

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Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

 

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35 rue Lesbroussart à 1050 Bruxelles

Ouvert du mardi au samedi : 11 h 30 - 18 h 30

Le site de la galerie se prolonge également
sur le réseau Arts et Lettres.

Les critiques de François Speranza sur Arts et Lettres http://artsrtlettres.ning.com/

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